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Mathilde Ière ou Mahaut
Treizième abbesse Je ne saurais dire combien d’années l’abbaye de Chelles resta sous la commende du courtisan Haganon. Le Gallia Christiana aussi bien que les Annales de Mabillon nous laissent absolument sans renseignements sur ce point. Après cette exploitation, l’abbaye dut être abandonnée et restée vacante, car Mathilde Ière, qui, sur le catalogue des abbesses, vient après Rothilde, ne serait entrée en fonction qu’en 1097, c’est-à-dire 175 ans après la prise de possession de l’abbaye par Haganon. Philippe le Hardi, par une charte de l’an 1281, constate que dans le cours du treizième siècle, l’abbaye de Chelles resta vacante pendant un temps assez long, et qu’elle était vacante lorsque le roi Robert, pour rétablir la discipline monastique, convoqua un concile dans son palais de Chelles en 1008. Le révérend père Toussaint du Plessis a trouvé, en 1727, le nom de cette abbesse dans un cartulaire du monastère de Nanteuil le Haudoin, f°7, dans un titre copié textuellement au sujet d’une église ou chapelle de Saint-Samson située dans la paroisse de Baron, au diocèse de Senlis, que Mathilde, abbesse de Chelles, autorisée de toute sa communauté, donna en 1097 à l’abbaye de Cluny et que celle-ci la donna au prieuré de Nanteuil. Mathilde serait de la maison des seigneurs de Coucy et, Toussaint du Plessis dans son histoire de l’église de Meaux la dit originaire de Nanteuil le Haudoin. Le nécrologe de Saint-Denis fixe la mort de Mathilde Ière au 14 juillet 1112. (DOM PORCHERON, bibliothèque diocésaine de Meaux, TR 436.34. 326). (BERTHAULT, l’abbaye de Chelles, résumés chronologiques) (L’ABBÉ C.TORCHET, Histoire de l’abbaye royale Notre-Dame de Chelles)

Rothilde
12ème abbesse. Rothilde (Rothildis), comtesse du Maine, est née vers 871. Elle est la fille de Charles II le Chauve et de sa deuxième épouse Richilde d’Ardennes. Si on analyse les dates connues de naissance de l’une et de mort de la dernière abbesse, il est possible qu’il y ait eu soit une prise en commende soit une autre abbesse entre les deux. Rotilde fut élevée au monastère de Soissons. Elle ne quitta cette maison que pour épouser le comte Roger du Maine vers 890, dont elle eut trois enfants : Hugues 1er , comte du Maine Une fille mariée vers 914 à Hugues le Grand, duc de France Une fille, nommée Rothildis, qui fut abbesse de Bouxières-aux-Dames de 937 à 965. Devenue veuve vers 900, Rotilde se retira dans son ancien monastère, y prit le voile et ensuite en fut abbesse. Elle était déjà abbesse de Chelles en commende. Plus tard, elle vint habiter l’abbaye de Chelles, soit pour se rapprocher de la Cour, soit pour réparer les désastres infligés par les incursions des Normands. Rotilde continua d’être abbesse de Soissons. Rotilde ne posséda pas Chelles seulement en Commende, mais réellement en qualité d’abbesse. La communauté, en l’élevant à la prélature, préservait la maison du gouvernement d’une supérieure séculière. En 922, son neveu, le roi Charles III le Simple lui retire ce bénéfice pour le donner à son favori Haganon. Mais Robert, père de Hugues le Grand dont Rotilde était la belle-mère fut indigné de cette conduite. Tant pour venger l’injure faite à la princesse que par jalousie envers Haganon, il souleva les seigneurs français contre le monarque imprudent. Cette révolte finit par destituer Charles le Simple et placer Robert Ier, le père d’Hugues le Grand, sur le trône. Elle mourut le 22 mars 925 ou vers 928. (DOM PORCHERON, bibliothèque diocésaine de Meaux, TR 436.34. 326). (BERTHAULT, l’abbaye de Chelles, résumés chronologiques) (L’ABBÉ C.TORCHET, Histoire de l’abbaye royale Notre-Dame de Chelles)

Ermentrude ou Hirmintrude
11ème abbesse Ermentrude d’Orléans est née le 27 septembre 823. Fille du comte Eudes d’Orléans et d’Engeltrude de Fézensac, elle épouse Charles II le Chauve le 14 décembre 842 à Quierzy-sur-Oise (Crécy-en-Ponthieu) et fut couronnée le 25 août 866 en l’abbaye Saint-Médard de Soissons. Après la mort de l’abbesse Hégilvide, l’abbaye de Chelles fut gouvernée par Hirmintrude, femme de Charles le Chauve, qui lui donna le brevet d’abbesse en commende. Ermentrude possédait à la fois les abbayes de Chelles, de Notre-Dame de Soissons, de Faremoutiers et de Jouarre. Les archives nationales possèdent l’original d’une charte de l’an 854 par laquelle Charles le Chauve autorise la reine Hirmintrude, « sa très chère épouse, abbesse de Chelles, avec le consentement de ses religieuses », à céder à titre d’échange à Eginhard, abbé de Saint-Maur-des-Fossés, un courtil situé à Douvres, villa située sur le territoire de Torcy, détruite plus-tard par les Normands, et qui fait partie des biens de son abbaye de Chelles. En contre-échange, Eginhard cédait à la reine Hirmintrude vingt-quatre perches de terre situées à Chelles. Par les termes mêmes de cette charte, on voit que la reine Hirmintrude était réellement abbesse de Chelles, qu’elle en remplissait les fonctions et que, dès cette époque, l’abbesse ne pouvait aliéner un bien de la communauté sans le consentement de ses religieuses. Ermentrude se sépare de Charles en 867 en raison de divergences au sujet de Lothaire II qui souhaitait répudier sa femme Theutberge pour cause de stérilité. Ermentrude prend le parti de Theutberge tandis que Charles II prend celui de Lothaire II. Non répudiée, elle se retire à l’abbaye de Hasnon où elle meurt le 6 octobre 869. Elle y est également enterrée (Le gallia Christiana fixe sa mort au 6 octobre 869 et dit qu’elle est enterrée à Saint-Denis). Des quatre fils d’Ermentrude, seul, l’aîné, Louis II le Bègue, accéda au trône en 877. Charles, roi d’Aquitaine, mourut le 29 septembre 866, Lothaire le Boiteux, abbé de plusieurs abbayes, mourut à la fin de l’année 865, et Carloman mourut en 876 de ses blessures, après avoir eu les yeux crevés sur ordre de son père pour s’être révolté. On lui connaît également cinq filles, Judith (reine de Wessex puis comtesse de Flandres), Rotrude qui fut abbesse de Sainte-Croix de Poitiers, Hildegarde, Ermentrude, abbesse d’Hasnon en 877 et Gisèle. (Arch. nat. Carton des rois K.12) (DOM PORCHERON, bibliothèque diocésaine de Meaux, TR 436.34. 326). (BERTHAULT, l’abbaye de Chelles, résumés chronologiques) (L’ABBÉ C.TORCHET, Histoire de l’abbaye royale Notre-Dame de Chelles) (Wikipedia)