10ème abbesse.
Elle fut d’abord mariée à Wolfus, duc de Bavière, duquel elle eut Judith seconde femme de Louis le Débonnaire. Helvide, après la mort du duc son époux, vers 825 ou 826, se retira à Chelles où elle prit le voile et ensuite en fut abbesse. Ce qui fait voir qu’elle ne succéda pas immédiatement à Gisèle ou qu’il y eut 12 à 15 ans d’intervalle entre la mort de l’une et l’élection de l’autre.
En 829, les Pères du concile de Paris lui notifièrent les nouveaux décrets qu’ils venaient de prendre relativement à l’organisation des couvents de femmes.
1) défense de donner aux religieuses des veuves pour abbesses, à moins qu’elles n’aient été préalablement novices et professes.
2) Défenses aux prêtres et aux abbesses de donner le voile aux veuves et aux vierges sans la permission de l’évêque.
3) Défense aux chanoines et aux moine d’entrer dans les monastères de femmes sans la permission de l’Ordinaire ; si c’est pour leur parler , ce sera dans le parloir , en présence de témoins; si c’est pour prêcher , ce sera publiquement ; si c’est pour dire la messe , ils entreront et sortiront avec leurs ministres ; si c’est pour confesser , ce sera dans l’église, devant l’autel, en présence de témoins peu éloignés.
4) Défense aux femmes de servir à l’autel, de toucher les vases sacrés, et encore moins de donner la communion au peuple.
Helvide comptait huit années de prélature, quand Louis le Débonnaire, son gendre, fit halte à Chelles, se rendant du Mans à Aix la Chapelle. Ce fut pendant son gouvernement que se fit la translation du corps de sainte Bathilde de l’église de Sainte-Croix où elle avait été inhumée en celle de Notre-Dame bâtie depuis quelque temps par Gisèle. Les prêtres transportèrent les ossements vénérés dans l’église abbatiale et les déposèrent derrière l’autel. Ils y demeurèrent jusqu’au onzième siècle, époque à laquelle le pape Nicolas II canonisa sainte Bathilde. Cette translation se fit le 17 mars 833, à la sollicitation de l’empereur et de l’impératrice Judith qui assistèrent à la cérémonie, lors de leur passage à Chelles. Elle fut faite par Erkenrade, évêque de Paris. Louis le débonnaire donne cette année là à l’abbaye de Chelles la terre et seigneurie de Coulombs au diocèse de Meaux. Une note du cartulaire de Chelles nous rappelle cette donation dans les termes suivants : l’an huict cens trente-cinq, en ce temps feut faicte la première translation de notre bonne mère et fondatrice madame saincte Beaulteur et par la singulière dévotion que avoit le roy Loys-débonnaire et la royne judith sa femme, fille de la susdicte bonne abesse Hégilvich à la saincte royne donnèrent en ce monastère de Chelles la seigneurie de Coullons et tooutes les appartenances d’icelle.
On trouve la preuve de la propriété d’une autre terre appartenant à l’abbaye dans un cartulaire de l’église de Vienne, en Dauphiné. Cette charte, datée de l’an 843, porte que le lieu dit : »Octaviensis in loco qui dicitur cycomingus » appartenait à Saint-Georges de Chelles avant de se nommer abbaye Notre-Dame de Chelles.
Le Gallia Christiana dit que la belle-mère de Louis le Débonnaire vivait encore en 835.. L’ancien nécrologe de Saint-Denis fixe la mort d’Helvide au 17 février, sans en indiquer l’année.
Quoi qu’il en soit, la translation du corps de sainte Bathilde est le seul fait qui soit rapporté par les historiens sous l’administration d’Helvide.
On ne sait point combien de temps Helvide à gouverné cette abbaye, ni la date de sa mort.
(L’ABBÉ DEGOUT, catalogue, notice sur les abbesses de Chelles)
(DOM PORCHERON, bibliothèque diocésaine de Meaux, TR 436.34. 326).
(BERTHAULT, l’abbaye de Chelles, résumés chronologiques)
(L’ABBÉ C.TORCHET, Histoire de l’abbaye royale Notre-Dame de Chelles)