Vingt-et-unième abbesse.
1208-1220.
Elle était déjà prieure du monastère quand elle fut élue abbesse.
Sous son administration qui commence en 1208 et dont la prélature durera 12 ans, on constate plusieurs acquisitions :
-L’évêque de Paris attribue aux religieuses de Chelles les novales de Montfermeil.
-Les frères du temple leur cèdent une dîme qu’ils possédaient à Chelles.
-Guillaume, seigneur en partie de Baron, et Émeline, sa femme, leur vendent la moitié de la mairie de la paroisse de Baron.
-L’abbesse Flandrine de Malnoue, monastère de bénédictines, fondé vers 1125, à deux lieues de Chelles, qui avait le droit de prendre deux muids de blé sur la grange et seigneurie de Coulommes en fit une aumône au monastère de Chelles.
-Mathilde III fit plusieurs échanges avec les abbayes de Saint-Faron et de Jouarre (1210, 1211, 1215). On pense qu’il s’agissait de Serfs ou hommes de corps.
Les serfs étaient des hommes destinés et attachés à la culture de la terre. Ils n’étaient pas esclaves car leurs maîtres n’avaient pas de droit de vie et de mort sur eux, mais ils n’étaient pas libres. Ils vivaient sous la dépendance presqu’absolue de leurs maîtres. Des lois déterminaient les obligations du serf vis-à-vis du propriétaire et celles du propriétaire vis-à-vis du serf.
C’était une pratique très ancienne que les fondateurs et bienfaiteurs des monastères par un sentiment de piété, outre les seigneuries et les terres qu’ils aumônaient, donnaient encore plusieurs hommes au monastère pour le servir, et ils en étaient tellement dépendants qu’ils ne pouvaient aller demeurer ailleurs sans la permission des abbés ou abbesses. Si les filles de ces hommes ainsi attachés aux abbayes se mariaient à des hommes d’autres monastères, les abbayes étaient obligées d’en rendre autant pour remplacer celles qui étaient pourvues ailleurs. Ces hommes servant à l’abbaye de Chelles étaient appelés hommes de Saint-Georges.
Mathilde abrogea cette servitude si contraire à la liberté chrétienne, tout comme la reine Bathilde le faisait précédemment.
– On note une vente de deux moulins, situés au-dessous de Champs et d’une maison près l’église Saint-André.
– Enfin, le dernier fait que nous ayons enregistré sur l’administration de notre abbesse, c’est la juste réclamation du prieur de Mortcerf, au sujet de quelques pièces de vigne sises au territoire de Villiers-sur-Morin. Guillaume de Garlande avait disposé de ses vignes en faveur de Chelles mais ce bien ne lui appartenait pas. Il dépendait de Saint-Martin de Pontoise et l’abbé de ce monastère l’avait cédé au prieur de Mortcerf. Mathilde, de concert avec la communauté, se hâta de renoncer à un bien involontairement mal acquis. L’acte est daté de l’an 1218 et marqué du sceau de l’abbaye de Chelles où on lit autour : Sigillum Abbatissae et Domûs S.Bathildis Cal.
Suivant le Gallia Christiana, Mathilde III mourut en 1220.
(DOM PORCHERON, bibliothèque diocésaine de Meaux, TR 436.34. 326).
(BERTHAULT, l’abbaye de Chelles, résumés chronologiques)
(L’ABBÉ C.TORCHET, Histoire de l’abbaye royale Notre-Dame de Chelles)